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tifique, voilà à quoi se borne ici la science des Chinois[1]. Prompt à saisir le côté pratique d’une découverte, le Chinois

  1. Il n’existe pas d’ouvrage chinois sur la chimie proprement dite. On conserve à la Bibliothèque impériale de Paris un très-petit nombre de livres chinois qui pourraient intéresser l’histoire de cette science. Parmi ces livres, nous citerons particulièrement la Petite Encyclopédie chinoise des arts et métiers (côtée F. 358), sous le titre de Thien-kong-khaï-we. En voici la table des matières :
    TOME I.

    Teinture des étoffes. — Fabrication de toutes les couleurs. — Indigo. — Carthame. — Sels. — Sels de mer. — De rivière. — Sel gemme. — Sucres, miel. — Sucreries.

    Tome II.

    Art du potier et du tuilier. — Métaux et leurs alliages. — Trépieds. — Cloches. — Chaudières. — Figurines. — Canons. — Miroirs. — Monnaies.

    Métallurgie. — Haches. — Bêches. — Limes. — Ciseaux. — Scies. — Polissoirs. — Ancres. — Aiguilles. — Tam-tams. — Chaux. — Chaux d’écailles. — Charbon de terre. — Aluns blanc, bleu, rouge, jaune, vert. — Soufre. — Arsenic.

    Huiles. — Huile d’écorce ( ?). — Fabrication du papier.

    Tome III.

    Les cinq métaux. — L’or, l’argent. — Le cuivre rouge, jaune, blanc. — Le zinc. — Le fer. — L’étain. — Le plomb. — Blanc de plomb. — Rouge de plomb.

    Armes. — Arcs. — Boucliers. — Poudre. — Salpêtre. — Soufre. — Armes à feu. — Canons. — Fusils. — Mines. — Cinabre. — Vermillon. — Cuivre, — Eau-de-vie de grains. — Perles. — Diamants. — Agate. — Cristal. — Verre.

    On voit que dans aucun de ces volumes il n’est question d’acides minéraux. Mais on y remarque quelques produits (zinc, eau de-vie) dont la préparation suppose nécessairement la connaissance de la distillation.

    Les deux ouvrages chinois (cotés XXVII et XXIX) intitulés Piun-cao-kam-mo et Fuen-pu-puen-ca, qui traitent des propriétés médicinales des plantes, sont à peu près sans intérêt pour la chimie.

    L’EncycIopédie japonaise, San-Thsaï-thou-hoeï, c’est-à-dire les trois choses principales ( le ciel, la terre, et l’homme), nous donnent également très-peu de renseignements sur la chimie. (Voy. Abel Remusat, Notions et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi, t. XI, Paris, 1827.) En voici cependant un passage assez curieux, ainsi conçu : « Le feu follet nait du corps des hommes et des animaux morts. » Ce feu follet serait-il le gaz phosphoré, spontanément inflammable à l’air, et qui s’observe souvent dans les cimetières ? — On lit dans cette même Encyclopédie, à l’article Feu : « Il y a quatre espèces de feux pour le ciel, trois espèces de feux pour l’homme, et cinq espèces pour la terre. Les quatre feux du