Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

foi. Et c’est bien précisément pour cela que l’Église et sa plus belliqueuse cohorte, le noir troupeau des Jésuites, veulent à tout prix garder en mains l’école : ils peuvent ainsi dominer et exploiter sans ménagement les adultes, après que la pensée et le jugement personnels ont été de bonne heure étouffés chez l’enfant.

Nous nous heurtons ici à une question intéressante, celle de savoir comment s’accorde avec ce problème de l’âme, la théorie de la descendance selon l’Église et les Jésuites (le « Darwinisme sous son aspect le plus récent ») ? L’homme, fait à l’image de Dieu, est selon Wasmann, un être absolument à part, qui se distingue de tous les autres animaux par la possession d’une âme immortelle et qui, à cause de cela déjà, doit avoir une tout autre origine. L’âme immortelle de l’homme, d’après la doctrine jésuitique et sophistique de l’auteur, est « spirituelle-sensuelle », tandis que celle des animaux est « purement sensuelle », sans esprit. Dieu a implanté en l’homme son propre esprit et l’a lié à une âme animale pour le temps de l’existence. Cependant Wasmann soutient que le corps de l’homme a été, lui aussi, immédiatement créé par Dieu ; mais, d’autre part, en face des preuves écrasantes qui établissent que l’homme descend du singe, il admet comme possible que le corps humain soit l’aboutissant immédiat d’une série d’autres animaux, grâce à des transformations graduelles plus tard seulement l’esprit divin aurait été insufflé à ce corps. Les Pères de l’Église chrétienne, qui se sont beaucoup occupés de l’introduction de l’âme dans l’embryon humain, nous enseignent que l’âme immortelle pénètre dans l’embryon dénué d’âme