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Chantez bien fort !
Chantez ma mort !
Ma pauvre vie
Vous fait envie !
En bien, venez !
Frappez ! frappez !
REPRISE DE L’ENSEMBLE.
Morte ! morto !
Poignardato !
Etranglato !
Découpato !
Embrochato !
Déchirato !
Empalato !
Fé-an-nich-ton !
Ké-ki-ka-ko !
La morto !
Scène VI.
Les Mêmes, KÉ-KI-KA-KO, FÉ-AN-NICH-TON et LES CONJURÉS.
(Les Conjurés amènent captifs Ké-ki-ka-ko et Fé-an-nich-ton ; ils font un geste terrible en les désignant chaque fois que Ko-ko-ri-ko répète : Morto !)
QUATUOR.
KO-KO-RI-KO, montrant Fé-an-nich-ton et Ké-ki-ka-ko.
Morto !FÈ-NI-HAN.
Les affreuses grimaces !KO-KO-RI-KO.
Morto !FÈ-NI-HAN.
Ils demandent leur mort !KO-KO-RI-KO.
Morto !FÈ-NI-HAN.
Je ne puis les soustraire à cet horrible sort.
(Il consent par un geste au supplice des deux prisonniers, puis il monte sur son estrade, s’assied sur ses coussins, et donne à manger à ses poissons rouges en leur envoyant des baisers.)
FÉ-AN-NICH-TON, à Ké-ki-ka-ko.
Alfred, ô mon ami !Pour nous tout est fini !
KÉ-KI-KA-KO, à Fé-an-nich-ton.
L’épouvantable fêteDe notre mort s’apprête !
FÉ-AN-NICH-TON.
Sachons, du moins, mourir avec courageÀ la barbe de des Chinois,
Et méprisant leur fureur et leur rage.
Chantons pour la dernière fois,
Chantons la ronde de Florette !
KÉ-KI-KA-KO.
Chanter en ce moment affreux,Quand le poignard est sur ma fête !
FÉ-AN-NICH-TON.
Je suis Française et je le veux !KÉ-KI-KA-KO.
Quoi ! vous voulez !FÉ-AN-NICH-TON,
Oui, je le veux !
(Stupéfaction de Fè-ni-han, qui entend Fé-an-nich-ton et Ké-ki-ka-ko parler français ; il reste immobile sur ses coussins, écoutant et regardant.)
FÉ-AN-NICH-TON et KÉ-KI-KA-KO.
Valsons !Sautons !
Polkons !
Dansons !
(Fè-ni-han descend de son estrade et s’approche en dansant de Fé-an-nich-ton et de Ké-ki-ka-ko ; dès qu’ils ont cessé de chanter, il passe sa tête entre leurs deux têtes et s’écrie :)
FÈ-NI-HAN.
Quoi ! vous parlez français !KÉ-KI-KA-KO et FÉ-AN-NICH-TON.
Ciel ! il parle français !FÈ-NI-HAN, désignant les Conjurés.
Chut ! ils sont encore là !Raca ! raca ! raca !
(Les Conjurés, après avoir résisté quelque temps aux Raca, aux ruades et aux grimaces de Fè-ni-han, se retirent avec des gestes terribles. Fè-ni-han revient du fond de la scène en sautillant gaîment, et se place entre Fé-an-nich-ton et Ké-ki-ka-ko.)
Scène VII.
Les Mêmes, moins KO-KO-RI-KO et les CONJURÉS.
TRIO.
FÈ-NI-HAN.
Je suis Français !KÉ-KI-KA-KO.
Je suis Français !FÉ-AN-NICH-TON.
Je suis Française !FÈ-NI-HAN.
Ils sont Français !KÉ-KI-KA-KO.
Il est Français !FÉ-AN-NICH-TON.
Il est Français !