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CHANSONS POPULAIRES ET JEUX ENFANTINS


Ces vieux airs du pays au doux rythme obsesseur.
(Ed. Rostand.) 

Une étude superficielle et purement livresque de la littérature canadienne française, ou plutôt de la littérature française au Canada, pourrait faire croire qu’elle est le fruit d’une renaissance érudite et factice. Tandis que les lettrés défendent les droits de notre langue dans l’Amérique du Nord en imitant, suivant leur tempérament, Hugo, Lamartine ou Verlaine, autour d’eux on lit des journaux imprimés en français, mais bourrés d’anglicismes, et l’on entend d’extraordinaires dialogues bilingues. Bien des écrivains canadiens ont déploré cette maladie de notre doux parler, sans échapper toujours à la contagion.

Mais nous trouverons le remède à côté du mal, si, désertant les villes, nous nous enfonçons dans la campagne, dans la vraie province de la Province, Nous entendrons les fillettes appeler leur poupée une catin, et, après avoir acheté du candi avec les