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PAUL HAY DU CHASTELET

cour, dit qu’il a encore vu de Paul du Chastelet « une autre satyre cruelle et sanglante contre un magistrat, sous le nom de ***. » Aucun biographe n’a deviné le nom caché par Pellisson sous ces trois étoiles, mais Tallemant des Réaux, dans l’historiette de Laffemas, nous l’a dévoilé. « Chastellet, dit-il, est celuy qui luy a fait le plus de mal : car on a une satyre de luy contre Laffemas qui est sanglante, et il y a pourtant des endroits plaisans. Il insiste sur sa comédie et ses cruautés… On se mocque, dans cette satyre, de Chastellet, de ce qu’il condamna le cheval de bataille du baron de Sire à tirer le tombereau dans lequel estoit l’effigie de son maître. »

Cette fois, nous y sommes, car on a compris maintenant les allusions des premiers vers de l’Apologie. Voici du reste un document fort curieux qui va confirmer notre thèse. C’est la chronique de cette condamnation étrange du cheval du baron de Cirey, écrite par Laffemas lui-même dans une lettre à Séguier, datée du 20 mars 1633 :

« Pour vous rendre compte de ce qui se faist en cette province (de Champagne), disait-il, je vous diray que j’ay instruit force contumaces contre plusieurs gentilshommes assez qualifiez, qui sont bien convaincus d’avoir levé des troupes, rançonné les subjects du Roy et porté les armes contre Sa Majesté à la bataille de Castelnaudary (où le duc de Montmorency fut arresté prisonnier), et je croy que dans mercredy prochain ils seront jugez. Nous pourrons avoir des supplices différens, encore que tout aille à