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RENÉ DE CERIZIERS

sérieux, à notre auteur, une tragédie de Geneviève, imprimée en 1669. S’il est fort douteux que Cériziers ait composé cette tragédie, on ne peut nier que le sujet lui ait été très familier, car il a donné à cette légende, dès longtemps populaire, sa forme définitive, en écrivant une sorte de roman spirituel, seul ouvrage qui lui ait survécu : l’Innocence reconnue, ou la vie de sainte Geneviève de Brabant. (Paris, 1640, très souvent réimprimée.) Berquin, l’Ami des enfants, qui, comme l’allemand Tieck et beaucoup d’autres, a chanté les infortunes de Geneviève dans des romances très connues, a rendu pleine justice au petit livre de son devancier, « rempli, a-t-il dit, de morceaux de la simplicité la plus noble et la plus onctueuse. »

Je n’ai pas à m’occuper des écrits en prose, nombreux et variés, de Ceriziers, pas plus du « Tacite François » que de « l’illustre Amalazonte » ; le bon Père n’est que, pour deux de ses ouvrages tributaire de notre Anthologie. Le premier de ces ouvrages est la Consolation de la Philosophie, traduite de Boëce, dont la première édition est de 1636, comme le porte l’approbation des docteurs en théologie, et non de 1639, comme l’affirme à tort M. de Kerdanet ; le second a pour titre la Consolation de la Théologie, imprimée pour la première fois en 1638, sorte de pastiche en prose et en vers de Boëce, mais, au demeurant, le seul livre de Ceriziers où il y ait des vers originaux.

On a toujours tenu en grande faveur ce chef-