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DU BOIS-HUS

Son croissant est sa barque, où, l’hameçon en main,
Fait de sa tresse blonde,
Elle pesche à loisir les perles du Jourdain.

Il serait aisé de continuer cette chasse au mauvais goût dans les vers du poète breton, mais je laisse ce rôle aux regratteurs de mots, dont parle Régnier, et, décidé à faire estimer désormais Du Bois-Hus, je me plais à le citer, quand il convie la nature tout entière à fêter la venue du Sauveur :

Rajeunissez, forests, ruisseaux, plaines, estangs,
Le soleil est trop proche
Pour ne pas ramener la beauté du printemps.

Zéphyrs, créateurs des beaux jours,
Douces haleines des amours,
Pères mignards de la verdure,
Souffles délicieux, fils aislez de la Paix,
Bannissez la froidure
Qui deffigure icy le Dieu qui vous a faicts.

Cloris, envoyez vos valets
Couvrir tout de lys et d’œillets,
Faire partout des jours de soye :
Qu’ils peignent sur le front de la terre et de l’eau
Les ris, fils de la joye,
Les aisles d’un Zéphyr serviront de pinceau.

Et vous, oyseaux, luths animez,
Vivants concerts qui me charmez,
Chantres naturels des villages,
Aimables fugitifs, âmes de nos buissons,
Ames de nos rivages,
Venez l’entretenir de vos belles chansons.


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