rin, qui avait alors vingt-six ans (1666), s’y dépeint perdu d’amour ; il fait sa propre apologie sur le dos d’Ovide, et donne pour excuse à son libertinage celui de l’auteur qu’il traduit ; j’ajoute que les vers eux-mêmes, pleins d’une ardeur juvénile, ne se peuvent, en bonne conscience, attribuer à un pédagogue. La traduction d’Ovide avait paru, partie anonyme, partie sous le pseudonyme du marquis de Vilennes ; mais le vrai nom du traducteur n’était un mystère pour personne ; et, si la célébrité littéraire de notre Breton s’établit, il put renoncer à sa prétention d’arriver à l’épiscopat, car Louis XIV n’aimait guère les prêtres trop mondains. L’abbé de Marolles, qui écrivait vers la fin de sa vie, de 1670 à 1680, le curieux dénombrement de ceux « qui lui avaient donné de leurs livres, » cite Barrin avec éloge et se reconnaît son obligé « pour son livre de Poésies françoises, dont il s’est fait plusieurs éditions, et pour la première partie de son Astrée, d’après M. Durfé ; » — le livre de « Poésies françoises » était probablement la traduction d’Ovide, déjà plusieurs fois réimprimée ; quant à cette « Astrée » qui a échappé aux recherches des bibliographes, c’était, sans doute, une paraphrase poétique du célèbre roman, alors au plus fort de sa vogue. Le bon abbé de Marolles, après avoir consacré quelques lignes louangeuses à la famille de Barrin, ajoute que « ses belles prédications l’ont assez fait connoitre dans Paris. » Ainsi Barrin prêchait à Paris au moment où paraissait, en 1680 ou 1682, un ouvrage plus impie encore qu’obscène, que les érudits ne sont que trop
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JEAN BARRIN DE LA GALISSONNIÈRE