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Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/198

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RENÉ DE BRUC DE MONTPLAISIR

Ce n’en est plus la mode, elle sent son vieux temps.

Les armuriers du temps de Montplaisir auraient rendu des points aux Lefaucheux ou aux Gastine-Reinette, car le poète envoie à son illustre ami « un mousqueton qui tiroit sept fois. »

Ballade

Parmi les bois et la gaie verdure,
Où va cherchant souvent maint avanture,
Ainsi que vous, tant gentil chevalier,
Lorsque seulet vous alliés vous ébattre,
Quatre assassins venant vous épier,
Vous avés fait, dit-on, le diable à quatre.

En coucher deux, roides morts, sur la dure,
Arrêter l’un d’une grande blessure,
Et mètre encore en fuite le dernier ;
Quoique blessé, comme un démon se batre ;
Damp chevalier, on ne le peut nier,
C’est assés bien faire le diable à quatre.

Les demi-dieux, si fiers de leur nature,
N’eussent pas fait telle déconfiture,
S’il eût falu tel péril essuier.
Celui qui sut tant de monstres abatre
N’eût pas osé contre deux s’essaïer ;
Et vous, seigneur, faites le diable à quatre.

Envoi

Un mousqueton j’ose vous envoïer,
Avec lequel, s’il vous plait de combattre,
Vous en pourrés, seigneur, sept défier,
Après avoir tant fait le diable à quatre.