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CATHERINE DESCARTES

où, après avoir parlé en prose d’une fauvette qui revenait chaque printemps à sa fenêtre, elle ajoute en vers :

Après cela, Cartésie,
Pour vous parler franchement,
Il m’entre en la fantésie
De vous gronder tendrement ;
De ma fauvette fidèle
Vous avez tous les appas,
Vous chantez aussi bien qu’elle,
Mais vous ne revenez pas !

Il y avait loin alors des châteaux de Bretagne à Paris ! et rarement la muse de Kerleau allait retrouver ses sœurs à l’hôtel de Rambouillet, ce centre de la préciosité ; elle n’y paraissait d’ailleurs qu’au second rang ; son esprit sérieux, fortifié par la solitude, se sentait mal à l’aise dans les cercles excentriques de la Place Royale, et surtout dans l’atmosphère ambrée et pailletée de la chambre bleue. L’étoile de Mlle Descartes ne devait briller de tout son éclat que dans son propre ciel, c’est-à-dire dans les salons de Rennes, de Nantes et de Vannes ; c’est là que plusieurs esprits remarquables l’ont admirée.

Ainsi, dans une lettre de Mme de Sévigné à sa fille, nous lisons :

« J’ai rencontré, à Rennes, une demoiselle Descartes, propre nièce de votre père, qui a de l’esprit comme lui ; elle fait très bien les vers. »

Et dans une autre lettre, toujours de Mme de Sévigné à Mme de Grignan :