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CATHERINE DESCARTES

« J’aime passionnément Mlle Descartes, elle vous adore, vous ne l’avez point assez vue à Paris… Voilà un impromptu qu’elle fit l’autre jour ; mandez-moi ce que vous en pensez. Pour moi il me plaît, il est naturel et point commun. »

On croit généralement que cet impromptu était le Triomphe de l’Amour, qui se termine ainsi :

Tous ont senti les traits de ce petit bourreau,
Et le sage d’Athène et celui de Corinthe,
Et du plus grand des Dieux il a fait un taureau !

L’abbé Lambert, dans son Histoire de la littérature du siècle de Louis XIV, dit, en parlant de Catherine, que l’esprit de la famille Descartes était tombé en quenouille.

Les deux pièces les plus remarquables de cette femme célèbre sont, sans contredit, Descartes mourant et l’Ombre de Descartes. Nous donnons plus loin ces deux pièces ; une troisième, trop longue pour être rapportée ici, est un dialogue en vers entre M. Descartes mourant (à Stockolm), et M. Chanut, ambassadeur de France ; ce dialogue est interrompu par l’aumônier de l’ambassadeur qui vient prier avec le mourant, et lui administrer les sacrements.

Catherine nous apprend, dans une lettre, pourquoi elle composa la pièce sur la mort de son oncle, quarante ans après cet événement.

« Il passa à Nantes un vieillard qui s’embarquoit pour l’Angleterre ; ayant appris que la nièce de Descartes se trouvoit dans cette ville, il vint chez