Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
CATHERINE DESCARTES

moi pour m’embrasser, me dit qu’il étoit à Stockolm quand mon oncle mourut, et me parla tant de cette mort, et avec de si longs détails, que je crois véritablement que c’est lui-même qui a fait la relation que j’ai écrite, etc. »

Nous terminons ce que nous savons sur Mlle Descartes par ce fragment d’une lettre de Fléchier à M. de Marbœuf :

« À l’égard de Mlle Descartes, son nom, son esprit, ses talents, la mettent à couvert de tout oubli, et, toutes les fois que je me souviens d’avoir été en Bretagne, je songe que je l’y ai vue, et que vous y étiez ! »

Quels éloges vaudraient ces quelques lignes ?

Mlle Descartes mourut à Rennes en 1706, d’une longue maladie.

M. de Kerdanet assure qu’elle publia, en 1693, à Paris, un recueil de poésies.


La mort de M. Descartes.


Christine jouissoit d’une éclatante estime ;
Sa beauté, son esprit, et son savoir sublime,
Des savants de l’Europe étoient l’étonnement,
Et des rois empressés le doux enchantement ;
Les langues d’Orient, et mortes et vivantes,
Celles de l’Occident, vulgaires et savantes,
Étoient dans sa mémoire, avec ce qu’elles ont
De savant, de poli, de rare et de profond.
Mais, quand sur la physique elle fut parvenue,
Jusqu’où n’arriva point sa pénétrante vue ?
Toutefois deux écueils, dans cette vaste mer,