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Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/291

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POETÆ MINORES ARMORICI

un sonnet de De Cran Henriet, sur l’Emanuel de Le Noir, que l’on peut citer entièrement :

Que l’on rencontre icy de charmes et d’appas !
Que notre ame en lisant y gouste de délices !
La méthode et les vers y sont sans artifices,
L’on y void de Jésus la vie et le trépas.

L’on void que de l’Enfer la puissance est à bas,
Tous les efforts sont vains de ses noires malices,
Nous sommes rachetez de ses cruels suplices,
Christ nous fait triompher par ses divins combats.

Le Ciel nous est ouvert pour aller à la gloire ;
En suivant le flambeau de cette sainte histoire,
Le Noir nous y conduit par un chemin de fleurs ;

Il excelle au Parnasse ainsi que dans les Temples,
Par son Emanuel il corrige nos mœurs,
Ainsi que fait Rohan par ses rares exemples.

Il conviendrait de mentionner à part, à cause de leur étendue, des Stances sur l’Histoire des saints de Bretagne d’Albert le Grand, dues à la plume d’un savant avocat de Nantes, Albert de Launay-Padioleau (1637) ; mais ces stances sont bien faibles et ne m’ont pas semblé plus mériter d’être rapportées ici qu’un quatrain d’un autre jurisconsulte, Pierre Belordeau, écrit à la mémoire du révérend évêque de Rennes, Messire François Lachiver, et formant comme la péroraison d’un petit traité, les Regrets funèbres, que la mort du prélat avait inspiré à Belordeau. Bien entortillée aussi et bien rocailleuse

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