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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

duché de Bretagne. » Cette dédicace est écrite dans un style très ampoulé. Rivière félicite Cossé-Brissac « d’avoir assisté fidellement Sa Majesté en ces troubles et mouvemens qui ont recommencé, depuis l’an 1614, d’affliger ce misérable État et spécialement la Bretagne ; » — il le remercie aussi d’avoir remis la ville de Paris — sa patrie — entre les mains de Henri IV. Dans cette même dédicace, Rivière commence à trahir ses sympathies pour Du Bartas, alors à l’apogée de sa renommée ; il parle d’« un certain poète nouveau qui, ayant-voulu reprendre le sieur Du Bartas, l’un des excellens poètes françois de nôtre tems, s’est trouvé luy mesme digne de plus grande reprehension, pour les paradoxes et absurditez dont il a troublé (imitant Du Bartas) sa Semaine de la Création du Monde. » C’est là le premier trait que Rivière décoche contre l’adversaire de Du Bartas, Christofle de Gamon, dont la Semaine fut imprimée en 1609 ; nous retrouverons ce livre et cet auteur.

Une série de pièces liminaires, groupées après la dédicace, attestent la haute estime où Rivière était tenu par ses contemporains.

Remarquons surtout une petite pièce latine « in repentinum authoris obitum, » par Michel de Rochemaillet, suivie de cette mention : Obiit Lutetiæ Parisiorum, 3 nonas Novemb., an. 1618, ætatis 57. Nous voyons que Rivière, né à Paris, y est mort en 1618 ; remontant de 57 années en arrière, nous avons la date de sa naissance, 1561. C’est à cette indication