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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/24

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la maison, fut transporté ainsi que les morts, et plus tard les captifs, de l’autre côté du Rio Concho sur un radeau de bois flottant construit pour cet objet.

Le déménagement fut vite opéré, car les sauvages craignaient que la lueur de l’incendie ne fut aperçue du camp Johnston. Dans ce cas, un détachement de troupe serait envoyé pour en rechercher la cause.

Les captifs furent liés à terre dans le camp indien, et immédiatement les Apaches résolurent de faire une course nocturne afin de prévenir une attaque des « longs couteaux. »

Munroe et Marion recouvrèrent bientôt connaissance et regrettèrent tous deux de n’avoir pas été tués, en voyant leur affreuse position.

L’éclaireur savait bien le sort terrible qui lui était réservé, mais il ne pensait qu’à sa pauvre femme et à son enfant ; la destinée probable de Marion le rendait presque fou.

Il avait été surpris, en recouvrant connaissance, d’entendre les faibles cris de son enfant. Il avait cru qu’il serait tué de suite comme c’était l’usage ordinaire parmi les sauvages. Les jeunes enfants avaient le crâne fracassé de peur que leurs cris ne trahissent leurs capteurs. Si Munroe avait connu le plan infernal que le chef avait conçu pour son enfant, son agonie morale aurait encore augmenté, quoique cela parut impossible dans les conditions où il se trouvait.

En recouvrant connaissance Marion avait été au comble de la joie. Son mari vivait encore et n’était pas grièvement blessé, mais la douleur peinte sur sa figure, et l’expression affreuse de ses yeux, fit regretter à la pauvre femme d’avoir été épargné tous les deux.

La mort les aurait délivrés du sort affreux qu’ils ne pouvaient éviter. Leur entourage était si épouvantable et leur position si désespérée, qu’aucun d’eux ne parlait, bien que leurs yeux exprimassent beaucoup.

Madison ne crut pas que la lueur de l’incendie de sa maison pût être vue du camp Johnston, à cause des arbres élevés situés à l’est du poste, ou, si elle l’était, on l’attribuerait probablement à un simple feu de prairie si commun dans ces