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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/32

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Ceci était bien vrai, car le vieil éclaireur que nous venons de présenter n’était autre que « Vieux Rocher, » un des plus grands ennemis des sauvages, et le plus célèbre coureur de plaines du Sud-ouest, il y a vingt ans.

« Vieux Rocher » était monté sur un cheval robuste, aux jambes fines, aux yeux grands et intelligents comme ceux de son maître, et qui semblait toujours flairer le danger. L’animal n’était pas beau mais convenait parfaitement à celui qui le montait, à cause de sa force et de sa rapidité. Sans lui, le vieil éclaireur ne se serait pas ainsi promené sur la frontière la plus dangereuse du Texas, où la vie des coureurs de plaines dépend le plus souvent de la vitesse et de la force de leur coursier.

Évidemment « Vieux Rocher » n’était pas pressé ce jour-là, car il écartait les éperons et laissait les rênes flotter sur le cou de son cheval.

Ses armes consistaient en une carabine Colt à cinq chambres, qui portaient chacune une balle conique d’une once, en une pairie de revolvers de la même fabrique et en un long coutelas.

Son sac à balles, sa ceinture, ses rênes, sa selle et les coutures extérieures de son pantalon étaient garnies de franges représentées par des chevelures sauvages. Il portait aussi sur sa selle le nécessaire d’un camp, et se trouvait parfaitement équipé pour les plus longues courses.

Nous ayons dit que « Vieux Rocher » et un sauvage ami de la tribu des Caddo appelé « Chat Rampant » étaient compagnons de Munroe, et qu’ils avaient toujours redouté quelque malheur depuis que le jeune homme avait amené sa femme sur les bords du Rio Concho. Ils s’étaient promis tous deux de surveiller la petite maison de leur ami, et depuis la naissance de l’enfant, leurs visites à la demeure de Munroe avaient été plus fréquentes, car l’excellente jeune femme avait su gagner la sincère amitié de ces deux généreux trappeurs, qui se seraient fait tuer pour elle.

« Vieux Rocher » s’en allait à la rencontre de son ami, le sauvage, suivant une convention faite d’avance, et tous deux devaient monter le Concho, le jour suivant, pour aller voir la famille de Munroe, et aussi pour porter du gibier à Marion.