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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/31

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ou de soif, exposés à une chaleur torride, à moins d’être écrasés par les troupeaux de buffles.


CHAPITRE IX
«  Vieux Rocher »

À peu près au même temps où Munroe quittait le camp Johnston pour revenir chez lui, on pouvait voir un cavalier traversant la prairie qui s’étend au sud-est du Concho.

Cet homme paraissait âgé d’environ cinquante ans. La peau de son visage était cuivrée et ridée, et ses cheveux long et noirs laissaient entrevoir des filets argentés. Maigre et de taille moyenne il paraissait cependant plein de vigueur et très musculeux. L’agilité qu’il montrait en selle l’aurait fait remarquer, car il se retournait constamment et avec rapidité de tous côtés.

Ses yeux bleus, et perçants semblaient pénétrer l’ombre épaisse qui s’étendait en avant de lui pendant qu’il rejetait nerveusement de sa bouche et à de courts intervalles, le jus du tabac qu’il mâchait.

Sa culotte en peau de daim était déchirée et couverte de taches, ainsi que sa chemise de flanelle bleue, dont le large col ouvert par derrière laissait voir une peau brûlée et aussi brune que celle d’un sauvage.

Son « sombrero » de feutre noir à large bord était jeté sur le derrière de sa tête, et à en juger par son apparence malpropre il avait dû quelquefois servir à essuyer la poêle à frire et souffler le feu des camps.

Ses yeux étaient profonds, ses sourcils épais, son nez effilé ; une barbe épaisse de la même couleur que ses cheveux, cachait son menton et ses lèvres, lesquelles, découvertes, auraient montré tous les signes d’une volonté ferme et d’un esprit indomptable. Une personne possédant à peine quelques notions de physiologie aurait pu voir de suite que ce vieux coureur de plaines, était un homme véritablement honnête, sur lequel on pouvait compter jusqu’à la mort pour une bonne cause.