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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/51

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du Rio Concho, et là seulement on pourrait tenter un grand coup.

Après le coucher du soleil, nos trois amis sortirent du bois du côté du sud et marchèrent longtemps sans prononcer une seule parole.

«  Vieux Rocher » était presqu’au désespoir.

Tout à coup « Chat Rampant » arrêta son cheval et dit, en montrant le sud :

— Que voit frère blanc ?

— Des busards et d’autres oiseaux de proie ! Qu’est-ce que cela fait ? répondit le vieil éclaireur.

— Pourquoi les busards volent-ils toujours à la même place ?

— Parce qu’ils ont là quelque chose à manger ! Me prends-tu donc pour un veau nouveau-né ?

— Pourquoi descendent pas pour manger ? demanda le chef, sans faire attention à la dernière remarque de son ami.

— Sapristi, tu m’embêtes, Caddo, je crois que tu perds la tête ! J’pensais qu’on était à la recherche de Munroe. C’n’est pas le temps de regarder ces sales oiseaux.

— Écoute ! dit le chef en regardant le nord avec inquiétude.

— Ce sont des loups, dit « Vieux Rocher. »

— Hurlements de loups, busards volant même place, signe ont faim mais proie pas encore morte. Caddo a oreilles fines. Entend autre chose que cris de loups. Viens ! Apaches et prisonniers peut-être là.

Et « Chat Rampant, » montrant le point d’où venaient les hurlements des loups, lança son cheval au galop, suivi de « Yeux d’Étoiles. »

— Que diable faites-vous ? grogna le vieux trappeur. Caddo est fou, c’est sûr ! Il doit y avoir quelque chose dans l’air. Allons, « Pieds Légers, » en avant !

« Vieux Rocher ” rejoignit bientôt ses deux amis.

Ils n’avaient pas parcouru l’espace d’un demi-mille que le vieil éclaireur cria d’une voix vibrante :