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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/54

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paraître voir ceux qui étaient là.

— Hourra ! s’écria « Vieux Rocher. » Caddo, aide-moi à le mettre sur mon cheval.

Le chef lui aida, et Munroe se laissa mettre en sellé comme quelqu’un qui n’a pas conscience de ce qui se passe autour de lui.

— Monte sur ton mustang « Yeux d’Étoiles » cria « Vieux Rocher » en lui ôtant l’enfant. La mort est sur le passage des buffles. Les voilà qui arrivent aussi nombreux que les chardons d’là prairie.

Sans mot dire, l’Indienne sauta sur son mustang et reprit le petit enfant. Elle le tint d’un bras sur sa poitrine, saisit la bride de l’autre, et pour la première fois, regarda en arrière pour s’assurer de l’imminence du danger.


CHAPITRE XIII
SAUVÉS DES BUFFLES

On apercevait au loin comme une immense mer noire, et le bruit s’était augmenté au point de ressembler au grondement du tonnerre.

«  Vieux Rocher » monta derrière Munroe, et « Chat Rampant » donna le signal du départ.

Ils galopèrent ainsi vers la rangée d’arbres qui bordait le cours du ruisseau près duquel ils avaient campé tout récemment, et alors commença une course pour la vie. Ils avaient attendu trop longtemps pour échapper facilement au danger. Tout dépendait de la partie la plus rapprochée de l’immense troupeau, laquelle si elle se tenait en rangs compacts ne serait pas poussée par la pression près du ruisseau, et nos amis auraient la chance de se sauver.

« Vieux Rocher » dut éperonner souvent son cheval qui galopait difficilement avec sa double charge. Il suivait d’aussi près que possible la jeune Indienne, dont le cheval fougueux menaçait de s’emporter, et « Chat Rampant » fermait la marche.

La scène prenait un caractère aussi imposant que terrible.

L’immense plaine, aussi loin que l’œil pouvait porter, paraissait recouverte de buffles furieux et s’avançant tête baissée