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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/71

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vous prie, ce que je puis faire pour vous, e.f quoique étranger, je sens qu’il m’est posssble d’obliger beaucoup une compatriote.

—C’est peu de chose, monsieur, et si vous nie promettez de l’accomplir, je mourrai contente. — ’ Je lui en fis la promesse. Elle prit alors de dessous son oreiller un petit portefeuille duquel elle retira une carte qu’elle me plaça dans h main. . . : •

—Lorsque je serai morte, voulez-vous écrire â cette adresse

et lui dire de venir chercher s,on enîant ? Mon regard tomba sur le nom et l’adresse d’un noble autrichien. r<’ outÊ excessivement riche, connu comme l’un <jes plus fiers et des plus exclusifs de l’aristocratie, de Vienne Je considérai la mourante avec une compassion profonde. Il y avait encore sur son visage amaigri les traces d’une grande beauté. t II me semblait que les traits altérés de cette femme pouvaient raconter sa douloureuse histoire. —Et si le comte ne veut pas reconnaître sa fille,—s’il n’envoie ni ne vient la chercher, quels sont vos désirs, madame ? Une pâle rougeur se montra sur ses joues amaigries, tandis qu’elle me répondait péniblemenl.

—C’était de moi... de sa femme seule... qu’il avait honte ; son orgueil ne l’empêchera pas de reconnaître sa fille. •—Dieu du,ciel 1 m’écriai-je. Etes vous la comtesse von H. ? Vous, mourante ici ?

Je ne savais s’il fallait croire ou nier ses paroles. Il me semblait impossible qu’un homme comme l’était le comte, pût laisser sa femme mourir ainsi dans l’obscurité et le dénuement. Mais la pauvre mourante ne parut pas observer le doute que renfermait mon exclamation. —Nous avons à nous pardonner tôus deux, dit elle faiblement. Dites-lui que j’implore son pardon. Mon orgueil était plus grand que le sien. Que le ciel me pardonne 1

  • Elle retomba sur l’oreiller, défaillante, mais revint à elle

tout aussitôt en. entendant la voix des enfants qui, la main dans la main, entraient en chantant.