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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/72

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—J ai caché à la pauvre enfant que je me mourais. Qui donc la consolera lorsque je ne,la verrai plus ? -^Vous avez eu tort de cacher la vérité à Stéphanie. Il faut que vous la lui disiez maintenant, je vais aller la chercher.

Je la saluai avec bienveillance et m’éloignai. En descendant je trouvai non seulement les enfants, mais le fermier et sa femme dans «ne ignorance complète quant à la situation de la dame anglaise. Stic leur avait toujours parlé avec enjouement, et la maladie insidieuse dont elle souffrait avait contribué à les tromper. En leur révélant la vérité, les pauvres gens fondaient en larmes ; Stéphanie, avec un air de doute sur Son visage devenu pâle, se glissa doucemeut vers la chambre de sa mère.

Madame Grey ne revit’plus la lumière du soleil ; mais avant qu’elle rendit le dernier soupir, j’eus le bonKeur de lui remettre dans la main ce tendre message de son mari : “ Je reviens instamment vers toi, Marie,—je t’en prie, vis pour moi et pour mon enfant”

Cela je l’avais accompli en faisant une course à cheval d’environ trente milles à la station télégraphique la plus proche, d’où je lui avais transmis la dépêche. C’est d’un cœur souffrant que je galopai vers Saint-Elmèf, parceque je craignais d’arriver t»op tard avec ces réconfortantes paroles. Mais j’atteignis le’ village avant fa chûte du jour, et, accompagné du docteur, je m’empressai de me rendre au cottage. Mes yeux étaient obscurcis lorsque je plaçai le papier dans les mains de Madame Grey ; il lui fut pourtant imposable de le lire. Ce fut la petite Stéphanie qui ouvnt et lu la dépêche, avec, larmes et sanglots. Puis elle s’élança vers le lit de la mourante.

—Je ne puis aimer que toi, maman 1

—Stéphanie, tu aimeras ton père à cause de moi. Mais, où où est Gustave ? demanda la malade en étendant les bras «en aveugle.

Etouffé par les sanglots, le petit garçon s’agenouilla à côté