puyant lourdement sur le bras de son père, elle lui murmura un mot à l’oreille.
Elle le prjait évidemment de se retirer, car un instant après tous deux p ;issèrent près de nous se dirigeant vers le vestibule. Je les suivis sur le champ. Il y avait un long cordon de voitures à la porte, et tout autour se pressait une foule de gens curieux de saisir au passage toute cett» richesse, tantes ces beautés.
Un domestique en livrée appela la voiture du comte, et comme elle s’approchait de la porte, il y eut comme une lutte dans la foule ; un jeune homme en haillons, à lamine décharnée, hagarde, se plaça au premier rang ; son aspect décelait la misère, la faim, mais il y avait dans ses traits une expression tellement intense, une passion tellement sérieuse, que tous les yeux suivirent son regard d’étonnement. Ce regard se dirigeait sur la jeune fille toute tremblante dans l’éclat du satin et des perles, avec sa pâleur de morte. Ses grands yeux noirs se fixèrent sur l’étrange visage qui se penchait vers elle. “Elle ne me connait pas ! ” criait-.l d’une v^ix dé. hirante. Je le vis alors élever ses deux bras vers le ciel et tomber ensuite au milieu de la foule. Le comte enleva sa fille dans la voiture, qui s’éloigna rapidement.
“ La jeune femme s’est évanouie,” dit une voix. “Ce fou lui a causé le même effroi air dernier barauquel elle assistait.” Ce cri de désespoir avait été jeté en v.eille langue wallonne, et je savais que le misérable vagabond, dont le visage hagard s’était trouvési près de celui de la comtesse Stéphanie, était son frère de lait, Gustave, le pauvre abandonné. Je me précipitai dans la foule pour essayer de le retrouver, mais de tous côtés je ne rencontrai qu’une muraille dévisagés inconnus, qu’il eût été inutile de questionner. Personne ne le connaissait ou n’avait souci d’indiquer le chemin que le personnage eh haillons avait pris.
—Vous me demandez 1 histoire de Mary Grey, me dit mon amie. Elle n’est pas longue à conter. Elle était la fille d’un marchand ruiné,"un homme faible, aussi impropre aux choses
