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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/78

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conséquence. Si vous n’avez pas la fermeté d’en venir là, je vous en avertis, votre carrière dans votre propre paysanne noble et digne carrière, si vous le voulez,—est à jamais Paie ; vous êtes d’ici là un homme sans patrie.” ’ Le cœur de la pauvre Mary était brisé ;—son malheur s ? révélait à elle irrémédiable, profondément amer. Son père s’élait donné la mort, et elle, à peine une* femme, était pou ? son mari un boulet, une malédiction. Elle était à sa manière aussi fière, plus fière vraiment que son mari ; et elle prit la détermination de l’abandonner pour toujours. Même si, aux yeux de la loi, elle était sa femme, il lui était horrible de penser que celui qu’elle aimait si tendrement, pût avoir honte d’elle, être dans la nécessité de traîner “ un boulet,” de subir “ une malédiction.” Elle se rendit en toute hâte à Paris : Là, elle apprit que son père s’était ôté la vie dans un atcès délirant de chagrin, Je lendemain de sa désertion. Ce fait, son mari le lui avait caché par pitié ; mais elle savait qu’il n’y songeait pas sans horreur et un profond dégoût : cela ajoutâ t d’une façon terrible à la honte de son‘mariage. Quand bien même elle eût résolu de le quitter, la cruelle vérité qui se manifestait à elle la confirmait dans sa résolution. D’ici là, son isolement serait comme une pénitence qu’elle s’impose Trait. Elle m’écrivit tout cela de Paris, ajoutant que l’amour au’elle ressentait pour son mari était trop profond pour qu’il lui fût permis de contribuer à sa ruine. Elle était-libre maintenant ; elle le rendait à son foyer, à sa patrie, à ses amis, à la carrière brillante qu’il avait pu délaisser. Elle ne réclamait rien de lui ; elle en aurait assez pour le pain de chaque jour, vivrait et mourrait inconnue. Si elL avait un fils, ajoutait-elle, elle ne se croirait pas permise de prendre pareil parti j mais c’était une hile qu’elle avait, et il serait bien mieux pour elle d’être élevée dans l’obscurité, d’aimer et d’épouser un homme pauvre.

Je n’ai plus entendu parler de Mary Grëy depuis. Je .ne sais-que par vous comment el’e vécu, comment elle est ? morte.