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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/79

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BTEPI

—Et de quelle façon le comte supporta-t-il la perte de sa1 femme et de son enfant ?

—Différemment de ce que sa sœur en attendît. Il ne re ’ tourna pas à Vienne * il ne rechercha aucune carrière honorable. Homme déchu, isolé., il erra à dessein par toute l’Europe. Il y a cinq ans, il étonna le monde viennois eii faisant faire à sa femme des funérailles superbes où il prit occasion de lui rendre toutes sortes d’honneurs funèbres dans la voûte de quelque vieux château de la famille dans le Tyrol. En même temps il introduisit dans le monde aristocratique de Vienne sa fille qui est très belle, très accomplie, mais bien J malheureuse ;

—Comment le savez-vous ? lui demandai-jé avec anxiété. —Son visage nous le dit assez. J’entends dire qu’elle détesté le monde, refuse toutes les offres de mariage qui lui sont faites et supplie son père de la mettre au couvent. Son., père qui l’adore, est au désespoir. Elle est toujours très agitée ; et il erre avec elle de ville en ville. Mais on dit que c’est inutile ; la même apparition les poursuit partout. —Quelle apparition ? m’écriai-je. Je pouvais à peine réprimer les battements de mon cœur en me penchant pour écouter.

—Eh bien, oui : on dit que la jeune comtesse est poursuivie par un fou, un individu en haulons, étrange, à l’aspect sau ge, qui la ' i>it en lui témoignant un amour à briser les cœ» s de pir”. Son nom, son pays, personne ne les connaît. Lt comte a offert .bien souvent une récompense pour qu’c n ie retrouve, mais en vain.

Je gardai le silence. Je n’osai déclarer que le pauvre visionnaire était-le frère de lait de Stéphanie. C’est le cœu rempli de compassion que je le cherchai pendant plusieurs ^urs dans Paris ; j’appris cependant que le comte et sa fille è dent partis, et je cessai mes recherches, un sûr instinct me d it que la ville ne possédait plus Gustave le Fou.

Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de relater si ce fut pour affaire ou pour mon amusement que je me trouvai à Saint-