Aller au contenu

Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
SES DEUX RÉPUTATIONS.

termes exprès pourquoi je ne veux pas me mêler de vos affaires ? Puisque vous m’y forcez, je vais m’expliquer.

« Vous ne pouvez pas douter que je vous connaisse parfaitement depuis quinze ans, car vous n’avez pas oublié les fâcheuses affaires dans lesquelles vous étiez impliqué et dont il a fallu que je prisse connaissance pour chercher de vous en tirer.

« Je venais de passer trois mois avec vous, vous étiez dans le malheur, je vous donnai des soins pour vous rendre service, je ne pouvais me dissimuler le genre de fautes qui vous avait conduit dans la situation où vous étiez. J’évitai de vous dire ce que j’en pensais, je ne voulais pas humilier un homme très malheureux, vous auriez dû me deviner et me savoir gré de ce ménagement. Depuis ce temps-là, vous avez toujours eu recours à moi dans les occasions où vous avez cru avoir besoin de mon témoignage. Je vous ai toujours rendu ce que je vous dois sur vos talents dont j’ai grande opinion.

« Mais je me suis abstenu de parler de vous sur aucun autre article, je ne voulais ni vous desservir, ni tromper ceux à qui je parlais.

« Dans ce moment-ci vous sentez bien que, ceux à qui vous avez affaire n’ayant pas besoin de mon suffrage pour savoir ce qu’on doit penser de vos talents, je ne puis vous donner aucune recommandation.