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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/118

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BEAUMARCHAIS.

« Puisque vous m’avez obligé de vous donner ma façon de penser en termes si clairs, vous sentez aussi qu’il ne peut plus y avoir de relations entre vous et moi. Ne vous donnez plus la peine de m’écrire, non seulement je ne vous répondrais pas, mais je ne lirais pas vos lettres. Je suis, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. »

Cette lettre est claire. Il ne s’agit plus ici des outrages payés d’un Mirabeau. C’est l’opinion d’un honnête homme que Ségur appelait « l’un des plus populaires des hommes illustres, le plus juste des ministres, le plus intègre des magistrats ». À quelles « fâcheuses affaires » fait-il allusion ? Peut-être aux négociations avec d’Éon. Quoi qu’il en soit, quinze ans avant cette lettre, durant les derniers mois de 1775 et les premiers de 1776, Malesherbes était ministre et avait dans son déparlement la police du royaume. Il avait donc pu voir Beaumarchais à l’œuvre et le juger.

En présence d’un pareil témoignage on ne soutiendra plus que les contemporains de Beaumarchais furent tous, par leur propre immoralité, les complices de ses faiblesses.

Beaumarchais mérita donc ses deux réputations : la bonne, comme la mauvaise. Un brave homme, excellent pour les siens, d’humeur joyeuse et de mœurs faciles, mais en même temps amou-