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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/22

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BEAUMARCHAIS.

ans. Le jeune musicien fut trouver Mesdames : il leur exposa quel service elles pouvaient lui rendre, en lui assurant la reconnaissance du financier. Elles consentirent à visiter l’École et exprimèrent à Duverney l’intérêt qu’elles portaient à Beaumarchais. Puis, quelques jours plus tard, elles déterminèrent Louis XV à les imiter.

Duverney tint parole. Jadis il avait enrichi Voltaire en l’intéressant dans les vivres de l’armée : il lit de même la fortune de Beaumarchais. « Il m’initia, écrit celui-ci, dans les affaires de finances où tout le monde sait qu’il était consommé ; je travaillai à ma fortune sous sa direction ; je lis, par ses avis, plusieurs entreprises ; dans quelques-unes il m’aida de ses fonds ou de son crédit, dans toutes de ses conseils. »

Le premier soin de Beaumarchais devenu riche fut de sortir de roture. Il obtint d’abord que son père renonçât au métier d’horloger. « Ne pouvant changer le préjugé, disait-il, il faut bien que je m’y soumette. » Et pour 56 000 livres, prix d’un brevet de secrétaire du roi, il fut noble. Aux ennemis qui, plus tard, lui contestèrent sa noblesse il avait donc le droit de répondre qu’il pouvait en montrer la quittance. Puis, comme la charge de clerc d’office n’était pas assez glorieuse, il brigua celle de maître des eaux et forêts qui coûtait 500 000 livres. Paris-Duverney les lui avança. Mais les grands maîtres