Aller au contenu

Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
BEAUMARCHAIS.

garde-chasse », devait lui rendre à Londres d’importants services.

En revenant à Versailles, il y trouva Louis XV mourant, et, quelques jours plus tard, Louis XVI montait sur le trône. « Tout est fondu, écrit-il à l’un de ses amis ; et de sept cent quatre-vingts lieues faites en six semaines pour le service du roi (il avait été deux fois à Londres ; mais, tout de même, il exagère un peu les distances), il ne me reste que les jambes enflées et la bourse aplatie. » Le nouveau roi n’avait pas en effet les mêmes raisons que son père pour témoigner une grande reconnaissance à qui venait de sauver l’honneur de la du Barry.

Heureusement pour Beaumarchais, les libellistes étaient intarissables ! Tout justement on venait d’apprendre qu’à Londres allait paraître un pamphlet dirigé contre la jeune reine Marie-Antoinette et intitulé : Avis à la branche espagnole sur ses droits à la couronne de France, à défaut d’héritiers. Grâce à son ami Sartine, Beaumarchais obtint une nouvelle mission pour négocier la destruction du libelle et repartit pour l’Angleterre, bien décidé à prouver encore une fois « qu’il n’était point aussi digne de blâme qu’il avait plu au Parlement de l’imprimer ».

Aussitôt parvenu à Londres, M. de Ronac, pour se donner du crédit, réclame un ordre écrit de la main du roi. Il ne veut pas que sa commission soit regardée « comme une affaire de police, d’espion-