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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/64

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BEAUMARCHAIS.

sa vie, il batailla contre les directeurs de théâtre à Paris et en province. Ses pétitions et ses mémoires contribuèrent beaucoup à faire voter par la Constituante le décret du 13 janvier 1791, première reconnaissance de la propriété littéraire dans la loi française. Il est vrai que ce décret fut mal obéi ; durant toute la Révolution, des entrepreneurs de spectacles continuèrent à jouer des pièces sans rien vouloir payer aux auteurs. Mais Beaumarchais ne cessa de les poursuivre ; et en messidor an V il présentait encore une pétition au Ministre de l’intérieur pour lui dénoncer les directeurs rebelles à la loi.

Beaumarchais rendit d’autres services à la littérature, mais moins désintéressés, en se faisant éditeur. Plus qu’aucun écrivain de son temps, il avait subi l’ascendant de Voltaire. Au temps du procès Goëzman, il n’avait pas été sans apprendre qu’on l’applaudissait à Ferney ; plus tard il avait rencontré Voltaire, et, lorsqu’il avait appris sa mort, il aurait, s’il n’avait été loin de Paris, soumis aux ministres le projet d’une cérémonie funèbre et allégorique dont Gudin nous a transmis le plan grandiose. L’occasion se présenta pour lui d’honorer mieux encore la mémoire de Voltaire.

Comme il avait appris que l’impératrice de Russie se proposait de faire exécuter une édition des œuvres complètes de Voltaire, il démontra à