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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/90

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BEAUMARCHAIS.

prie le Seigneur tous les jours de ma vie de te bénir, de te récompenser, de te préserver de tout accident ; ce seront toujours les vœux de ton bon ami et affectionné père ».

Il fut excellent pour ses sœurs ; il les établit et les dota. L’une d’elles, Julie, ne se maria point afin de demeurer auprès de lui. Elle mourut peu d’années avant son frère et, dans son testament, elle disait : « Quant à toi, mon excellent frère, toi de qui je tiens tout et à qui je ne puis rien rendre que des grâces immortelles pour tout le bien que tu m’as fait, s’il est vrai, comme je n’en doute pas, qu’on survive au tombeau par la plus noble partie de son être, mon âme reconnaissante et attachée ne cessera de t’aimer dans l’infinie durée des siècles. »

Il eut des amis fidèles comme Arnault, La Harpe et bien d’autres : ils vantent la sûreté de son commerce, sa bonté, sa générosité. « Le tableau de ton intérieur — écrivait l’un d’eux, d’Atilly, — celui du bonheur de tes femmes, dont j’ai été témoin, tant d’autres détails sont précieux à mon amitié. »

Le plus bienveillant des témoins de son existence fut l’excellent Gudin de la Brenellerie. Dans toutes les circonstances de sa vie de commerçant et d’homme de lettres, Beaumarchais trouva en cet ami un compagnon dévoué, prudent, raisonnable, un peu à la façon de Sancho Pança. On a été, sur la foi du Journal de Collé, jusqu’à prétendre que Gudin