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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/89

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I

« On ne pouvait l’aimer médiocrement, dit Gudin, quand on le voyait dans l’intérieur de sa maison. » Ce grand coureur d’aventures fut en effet l’homme de famille le plus tendre et le plus dévoué. Tous les siens témoignent en sa faveur. Son père, le vieil horloger, ne se lassait pas de vanter son amour filial : « Tu me recommandes modestement de t’aimer un peu, lui écrivait-il en 1764, cela n’est pas possible, mon cher ami : un fils comme toi n’est pas fait pour n’être aimé qu’un peu d’un père qui sent et qui pense comme moi…. Honneur de mes cheveux gris, mon fils, mon cher fils, par où ai-je mérité de mon Dieu les grâces dont il me comble dans mon cher fils ?… Père de tes sœurs, ami et bienfaiteur de ton père, si l’Angleterre a son Grandisson, la France à son Beaumarchais…. » Et la dernière lettre, écrite à son fils par le père Caron, âgé de soixante-dix-sept ans, se termine ainsi : « Je