Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/113

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gories que l’École appellera termini transcendentales. — En tant que les catégories sont quelque chose de réel et d’ontologique, elles excluent en outre des déterminations subjectives comme le vrai et le faux, comme l’acte et la puissance, comme ce que l’École appelle les prédicables : le genre, l’espèce, la différence, le propre et l’accident, ou comme la matière et la forme. On peut dire d’ailleurs que le vrai et le faux, l’acte et la puissance conviendraient à tout, comme l’Un et l’Être. — En tant que les catégories sont formelles ou très générales, elles excluent pareillement les déterminations plus concrètes, par exemple le mouvement qui est une détermination proprement physique. Le quand et le , ποτέ et ποῦ, peuvent appartenir à tous les êtres réels, même à l’individu suprême, car il est éternel, ἀεί, et il enveloppe le premier ciel, domaine propre du divin. — Enfin, puisque les catégories ne peuvent se déduire d’aucun genre, il est clair qu’Aristote ne pouvait que les recueillir empiriquement. Les tentatives pour trouver le fil conducteur dont il se serait servi sont arbitraires. La première en date et la plus spécieuse est celle de Trendelenburg. Pour lui la table aristotélicienne des catégories se fonde sur une classification des parties du discours : l’οὐσία, la substance, correspond au substantif ; la qualité, à l’adjectif ; la quantité, aux noms de nombre ; πρὸς τι, par rapport à, à toutes les formes comparatives et relatives ; ποτέ et ποῦ, quand et , aux adverbes de temps et de lieu ; ποιεῖν, πάσχειν, κεῖσθαι, agir, pâtir, être dans tel état, aux verbes actifs, passifs et intransitifs ; ἔχειν, à la signification propre du parfait grec, exprimant l’état que le sujet possède comme résultat d’une action accomplie. Mais il convient tout d’abord d’observer qu’il n’y a pas trace chez Aristote d’une telle classification des parties du discours. De plus le parallélisme de cette classification avec la table des catégories est loin d’être aussi exact que le donne à entendre Trendelenburg : c’est ce qui apparaît avec évidence, notamment dans le cas de la relation[1].

  1. Trendelenburg, Geschichte der Kategorienlehre (1er vol. des Historische Beiträge, p. 23 sqq., 194 sq.), 1846, et Elementa logices