d’une manière incidente et accessoirement, nous ne trouvons pas chez lui de définition expresse du concept. Il a bien un nom pour le désigner, à savoir le mot λόγος (voy. Bonitz, Ind. 434 a, 13 sqq.). Mais ce nom même, il le remplace le plus souvent par des équivalents et, dans tous les cas, Aristote n’y ajoute pas de définition. Pour obtenir une définition extérieure du concept qui puisse nous servir de point de départ, nous sommes réduits à l’extraire de ce que nous savons touchant le rôle de concept dans le syllogisme. Le syllogisme se compose de propositions et les propositions se composent de termes. Dans cette marche régressive du complexe au simple, le terme, une fois retiré du syllogisme, puis de la proposition elle-même, se présente comme une chose qui a cessé d’être en relations avec d’autres et qui est prise en elle-même. Autrement dit, la définition extérieure du concept semble n’être pas autre chose que celle de la catégorie. Le concept est quelque chose de ἄνευ συμπλοκῆς λεγόμενον. Et de fait nous verrons qu’il y a des concepts de toutes les catégories.
Mais, si le concept correspond ainsi à une chose prise en elle-même et exprime la chose en elle-même, il est clair qu’il représente la nature de la chose, puisque, retirée des relations où elle entre, la chose n’a plus en elle que sa propre nature. Le concept est donc l’expression par un seul mot de la définition de la chose, ou bien encore il est l’essence de la chose dans la pensée. Nous nous rendrons compte en avançant que c’est bien ainsi qu’Aristote se représente le concept. Mais, pour y arriver, il nous faut, sous les généralités extérieures par lesquelles nous venons de caractériser le concept, mettre des déterminations précises ; il nous faut voir de quoi se compose le concept et comment il s’établit.
Platon avait déjà insisté sur ce premier point, que, lorsqu’on voulait exprimer la nature d’une chose, il fallait exclure les accidents au sens propre du mot, les attributs accidentels. Sur ce point Aristote regarde la cause comme entendue. Il donne la définition de l’accident dans un assez grand nombre de textes, dont un des plus nets est peut-être celui des Topiques, I, 5 : l’accident est un attribut de la