Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/133

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Par une première extension il y a définition ou concept des substances composées, aussi bien que des quiddités. Cette première extension est suivie de plusieurs autres. Et d’abord, il y a définition ou concept des choses qui tombent sous les autres catégories, aussi bien que des substances. La manière dont Aristote l’explique nous fait pénétrer très avant dans sa pensée et nous permet de comprendre comment, d’une façon générale, il peut et doit y avoir définition et concept d’autre chose que des quiddités. L’être se dit en plusieurs sens, savoir selon chacune des catégories. N’y a-t-il rien qui rattache ces sens les uns aux autres ? Certes il n’y a pas d’élément commun, entre les diverses catégories. Mais chacune d’elles se rapporte au même terme primordial et c’est ce rapport à un même terme qui fait qu’il y a de l’être dans chacune des catégories : entre une plante médicinale, un instrument médical, une œuvre médicale il n’y a pas d’élément commun ; mais chacun de ces termes se rapporte à un même terme primordial, l’art de produire la santé. C’est précisément la même chose pour les catégories par rapport à la substance : chacune, pour ainsi dire, imite selon sa mesure la substance. Et c’est pour cela que, à côté de la définition ou du concept de la substance, il y aura des définitions ou des concepts de la qualité, de la quantité, etc.[1].

Non seulement il y a définition ou concept des qualités, des quantités etc. ; il y a définition du groupe formé par un sujet et un attribut. En principe cela paraît impossible, car il y a là quelque chose de multiple et de disjoint, qu’on

    matière et en vue de la fin] ; πότερον ὁ περὶ τὴν ὕλην, τὸν δὲ λόγον ἀγνοῶν, ἢ ὁ περὶ τὸν λόγον μόνον [comme fait le dialecticien] ; ἢ μᾶλλον ὁ ἐξ ἀμφοῖν.

  1. Métaph. Ζ, 4, 1030 a, 17 : ἢ καὶ ὁ ὁρισμὸς ὥσπερ καὶ τὸ τί ἐστι πλεοναχῶς λέγεται· καὶ γὰρ τὸ τί ἐστιν ἕνα μὲν τρόπον σημαίνει τὴν οὐσίαν καὶ τὸ τόδε τι, ἄλλον δ’ ἕκαστον τῶν κατηγορουμένων, ποσὸν, ποιὸν καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα. ὥσπερ γὰρ τὸ τί ἔστιν ὑπάρχει πᾶσιν ἀλλ’ οὐχ ὁμοίως, ἀλλὰ τῷ μὲν πρώτως τοῖς δ’ ἑπομένως, οὕτω καὶ τὸ τί ἐστιν ἁπλῶς μὲν τῇ οὐσίᾳ πὼς δὲ τοῖς ἄλλοις. Cf. toute la fin du chap. à partir de a, 35 sqq. et Γ, 2 déb. (l’exemple des choses médicinales ou médicales qui sont, dites πρὸς τὸ αὐτὸ καὶ ἕν, οὔτε ὁμωνύμως οὔτε καθ’ ἕν) ; voir encore Top. I, 9, 103 b, 23-37.