Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/132

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mêmes, se rapportent à leur sujet : ainsi le pair, l’impair, le premier, le divisible sont des attributs qui enveloppent le nombre[1] ; le camus, τὸ σιμόν, qui sert ordinairement d’exemple à Aristote (Bonitz, Ind. 680 a, 40), suppose comme sa matière et son siège un nez. Or, comment définir de tels attributs et, par exemple, le camus ? Si « camus » veut dire « nez camus », ce qu’on aura à définir c’est en réalité « nez camus », et il faudra dire que c’est « un nez, nez concave »[2]. Cette répétition, inévitable si l’on veut être exact, décèle la dualité invincible qui se cache au fond des attributs dont il s’agit et, par conséquent, au fond des σύνολοι οὐσίαι dont le cas est exactement le même. Cependant, malgré cette difficulté, il faut bien dire qu’il y a définition ou concept des substances composées, mais c’est d’une autre façon que des quiddités pures ; car le mot de définition se prend en plusieurs sens (Métaph. Ζ, 5, 1031 a, 8). Dans le chap. 2 du livre Η de la Métaphysique, Aristote explique qu’il y a trois sortes de définitions : par la matière, par la forme, par la réunion des deux[3]. La définition par réunion de la matière et de la forme est même si bien une définition légitime que c’est la manière de définir propre à l’une des trois sciences théorétiques, c’est-à-dire à la physique[4].

  1. An. post. I, 4, 73 a, 37 : καὶ ὅσοις τῶν ἐνυπαρχόντων αὐτοῖς αὐτὰ [ces deux derniers mots désignent les sujets] ἐν τῷ λόγῳ ἐνυπάρχουσι τῷ τί ἐστι δηλοῦντι, οἷον τὸ εὐθὺ ὑπάρχει γραμμῇ καὶ τὸ περιφερές, καὶ τὸ περιττὸν καὶ ἄρτιον ἀριθμῷ… καὶ πᾶσι τούτοις ἐνυπάρχουσιν ἐν τῷ λόγῳ τῷ τί ἐστι λέγοντι ἔνθα μὲν γραμμὴ ἔνθα δ’ ἀριθμός. Cf. Métaph. Δ, 18, 1022 a, 27-29.
  2. Métaph. Ζ, 5, 1030 a, 28 : εἰ μὲν γὰρ τὸ αὐτό ἐστι σιμὴ ῥὶς καὶ κοίλη ῥίς, τὸ αὐτὸ ἔσται τὸ σιμὸν καὶ τὸ κοῖλον· εἰ δὲ μή διὰ τὸ ἀδύνατον εἶναι εἰπεῖν τὸ σιμὸν ἄνευ τοῦ πράγματος οὗ ἐστὶ πάθος καθ’ αὑτό (ἔστι γὰρ τὸ σιμὸν κοιλότης ἐν ῥινί), τὸ ῥῖνα σιμὴν εἰπεῖν ἢ οὐκ ἔστιν ἢ δὶς τὸ αὐτὸ ἔσται εἰρημένον, ῥὶς ῥὶς κοίλη· ἡ γὰρ ῥὶς ἡ σιμὴ ῥὶς ῥὶς κοίλη ἔσται.
  3. 1043 a, 14 : διὸ τῶν ὁριζομένων οἱ μὲν λέγοντες τί ἐστιν οἰκία, ὅτι λίθοι πλίνθοι ξύλα, τὴν δυνάμει οἰκίαν λέγουσιν, ὕλη γὰρ ταῦτα· οἱ δὲ ἀγγεῖον σκεπαστικὸν σωμάτων καὶ χρημάτων, ἤ τι ἄλλο τοιοῦτο προτιθέντες, τὴν ἐνέργειαν λέγουσιν· οἱ δ’ ἄμφω ταῦτα συντιθέντες τὴν τρίτην καὶ τὴν ἐκ τούτων οὐσίαν.
  4. De an. I, 1, 403 b, 7 : τίς οὖν ὁ φυσικὸς τούτων [de celui qui définit par la fin, ou par la matière, ou par la forme réalisée dans la