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TREIZIÈME LEÇON


LA DIALECTIQUE ET LA SCIENCE

De la logique aristotélicienne, nous avons étudié une partie, celle qu’Aristote appelle l’Analytique, dont le point capital, auquel tous les autres sont subordonnés, est la théorie du syllogisme. Mais le syllogisme a deux emplois principaux : il est l’instrument de la science, quand il est assujetti à employer des prémisses qui expriment entre leur sujet et leur prédicat des rapports particulièrement profonds et, par suite, particulièrement certains ; lorsque, sans changer de nature en lui-même, il s’applique à des propositions qui ne jouissent pas des mêmes privilèges, il est l’instrument de la Dialectique. Par conséquent, pour continuer notre étude de la logique aristotélicienne, nous devons dire ce que sont la science et la dialectique.

Pour définir la dialectique, Aristote, au commencement de l’ouvrage qu’il consacre à cet art, dit qu’il s’agit pour lui, dans l’ouvrage en question, de trouver une méthode grâce à laquelle on soit capable sur tout problème, c’est-à-dire sur toute question posée de telle façon qu’elle demande une réponse par oui ou par non[1], de raisonner d’après des opinions ou prémisses plausibles et, si l’on joue le rôle de répondant, de ne pas se contredire[2]. Avant d’appro-

  1. Top. I, 4, 101 b, 28 : διαφέρει δὲ τὸ πρόβλημα καὶ ἡ πρότασις τῷ τρόπῳ. οὕτω μὲν γὰρ ῥηθέντος, ἆρά γε τὸ ζῷον πεζὸν δίπουν ὁρισμός ἐστιν ἀνθρώπου ; καὶ ἆρά γε τὸ ζῷον γένος τοῦ ἀνθρώπου ; πρότασις γίνεται. ἐὰν δὲ πότερον τὸ ζῷον πεζὸν δίπουν ὁρισμός ἐστιν ἀνθρώπου ἢ οὔ; πρόβλημα γίνεται.
  2. Ibid. I, 1 déb. : ἡ μὲν πρόθεσις τῆς πραγματείας μέθοδον εὑρεῖν, ἀφ’