stituent des titres d’ouvrages capitaux et authentiques. Le fait d’avoir ajouté un second appendice, consacré à des écrits apocryphes, en les donnant pour tels[1], parle aussi en faveur d’Hésychius ou de sa source. Quoi qu’il en soit, il reste un fonds commun à Diogène et à Hésychius. Ce fonds est fait pour nous surprendre ; car, s’il mentionne nombre d’ouvrages inconnus ou incertains, en revanche il n’indique qu’une dizaine, ou, pour tout mettre au mieux, une quinzaine des ouvrages que nous connaissons[2]. La source n’en saurait donc être, pour cette raison même, Andronicus de Rhodes, l’éditeur de notre collection aristotélique, ni même, après lui, Nicolas de Damas. Ajoutons que le Περὶ ἑρμηνείας, rejeté, à tort ou à raison, par Andronicus, est admis par Diogène dans son catalogue[3]. Quelle est donc la source de la partie commune du catalogue de Diogène et du catalogue d’Hésychius ? Zeller conjecture que c’est Hermippe[4]. Hermippe, selon Zeller, se serait contenté de relever celles des œuvres d’Aristote que possédait la bibliothèque d’Alexandrie. S’il a fait cela en croyant être complet, c’est digne de sa sottise, mais non pourtant du soin et du zèle qui lui étaient ordinaires[5]. Reconnaissons du reste que cette hypothèse d’une collection aristotélique, fort incomplète à Alexandrie, explique bien le même défaut dans les catalogues de Diogène et de l’anonyme, et qu’une autre explication est difficile à trouver. Cependant l’hypothèse ne va pas toute seule : on s’étonne que la bibliothèque ait été si mal pourvue, car on sait avec quel empressement, principalement sous Ptolémée Philadelphe, on y recherchait les textes aristotéliciens. Sans doute les faussaires montraient-ils un égal empressement à profiter de ces dispositions, et, en un sens, il est bien vrai que l’abondance des faux implique peut-être l’absence des textes