Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/27

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authentiques[1]. Il n’en demeure pas moins douteux que Hermippe ait fourni le fonds commun des catalogues de Diogène et d’Hésychius.

Notre troisième, ou, si l’on veut, notre second catalogue, présente un caractère très différent. On y cite incidemment Apellicon et Andronicus[2], et presque tous les ouvrages de notre collection s’y trouvent. L’Éthique à Nicomaque peut avoir été oubliée et les Parva naturalia peuvent avoir été réunis, pour abréger, sous les titres de deux d’entre eux, confondus d’ailleurs en un seul : De memoria et somno[3]. Ce catalogue ne nous est d’ailleurs parvenu qu’incomplet. Il nous a été transmis par deux auteurs arabes du xiiie siècle[4], Ibn-el-Kifti et Ibn-Abi-Oseibia, qui déclarent l’avoir emprunté à un certain Ptolémée, de la province de Rome. Ce nom n’est pas inconnu des écrivains grecs. David dit que Ptolémée, qu’il confond, il est vrai, avec Ptolémée Philadelphe, évaluait les ouvrages d’Aristote à mille livres. Or nous connaissons l’existence d’un péripatéticien du nom de Ptolémée, dont divers indices nous permettent de placer la vie entre 70 au plus tôt et, au plus tard, 220 ap. J.-C. ;

  1. Sur ces divers points, voir Chaignet, Essai sur la psychologie d’Aristote (1884), p. 76, n. 1 et p. 77, n. 2 : le texte, traduit dans la première note (et qui provient d’un commentaire des Catégories qu’on attribuait autrefois à Ammonius [le fils d’Hennins et l’élève de Proclus, vers 500 ; cf. Zeller, III 2⁴, 893 sqq.], mais qui doit être restitué à Philopon [Jean d’Alexandrie, surnommé Philopon, disciple d’Ammonius, vers 530]) est particulièrement intéressant : cf. Philopon (olim Ammon.) in Cat. 7, 22 éd. Busse (Comment. in Ar. gr. XIII, 1 ; Scholia publiés par Brandis dans le vol. IV de l’éd. de Berlin, 28 a, note). Voir aussi Élias (olim David) in Categ. 128, 5-9 éd. Busse (XVIII, 1 ; Schol. Br., 28 a, 13-16) et Simplicius Cat. 8, 22-24 éd. Kalbfleisch (VIII ; Schol., 28 a, note). — Élie et David, probablement chrétiens comme Philopon, sont, à ce qu’il semble, des élèves d’Olympiodore le Jeune, disciple lui-même d’Ammonius : cf. Zeller, III 2⁴, 917, 4. Sur Simplicius, élève d’Ammonius et l’un des meilleurs commentateurs d’Aristote [vers 530], voir Zeller, ibid., 909 sqq. — Cf. aussi infra, p. 67 sq.
  2. Nos 86 et 90 dans les Fragm. de Rose, p. 1469 sq. Au no 87 on reconnaît en outre le nom d’Artémon (cf. infra, p. 16).
  3. No. Cf. Zeller, op. cit., p. 55, n. 3.
  4. Cf. Rose, p. 1469, note placée en tête du catalogue en question.