Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/404

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un point est sûr, c’est que l’action libre ne vaut pas aux yeux d’Aristote l’action, aussi parfaitement nécessaire que parfaitement rationnelle, des êtres supérieurs à notre monde. Et il est sûr aussi que, pour les êtres de notre monde, le principe formel n’est pas le seul moteur, de sorte que le mouvement de ces êtres ne s’explique pas complètement en disant qu’ils vont vers leur perfection et leur nature. Ils diffèrent de cette perfection et de cette nature autrement encore que par le degré.


    également possibles. Notre liberté résulte donc d’une faiblesse et d’une imperfection. Mais c’est en raison même de cette imperfection que nous désirons et voulons le bien qui nous manque (170, 20-171, 1, avec la correction de Bruns). Ainsi l’acte libre, en tant qu’il nous remet sous l’autorité de la raison, est un effort pour rétablir en nous et dans notre conduite l’uniformité qui caractérise les natures éternelles et nécessaires. Voir surtout les dernières lignes de la deuxième dissertation : πᾶσιν γὰρ ἀνθρώποις τοῖς κατὰ φύσιν τε ἔχουσιν καὶ ἀστρόφοις ἐπὶ τὴν κρίσιν τε καὶ τὴν αἵρεσιν δυνατὸν ἀρετὴν κτήσασθαι καὶ δυνατὸν δι’ αὑτοῦ. διὸ πολλῶν καλῶς πρὸς ἀρετὴν πεφυκότων φαυλότερόν τινες πεφυκότες ἀμείνους γίγνονται πολλάκις τὴν ἔνδειαν τῆς φύσεως ἰασάμενοι τῇ παῤ αὐτῶν ἐξουσίᾳ (175, 27-32).