Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/41

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nous dit-on, quarante livres d’Analytiques, dont quatre seulement tenus pour authentiques. Il y avait sans doute, et des contrefaçons d’Aristote, et des rédactions diverses, de sorte que peu importent le nombre de livres qui figurent dans les catalogues de Diogène et de l’anonyme de Ménage. L’authenticité des Analytiques, résulte de leur contenu interne, surtout pour les Premiers dont le contenu est si caractéristique et précisé par les auditions ou corrections des premiers disciples. Nous savons qu’Eudème avait écrit des Analytiques, chose significative dans les habitudes des premiers Péripatéticiens ; nous savons même que Théophraste avait écrit des Premiers analytiques, et c’est de ces ouvrages que venaient les corrections ou additions dont nous avons parlé. Pour les Seconds analytiques, nous n’avons pas d’aussi précises références des deux premiers disciples. Cependant, chez des commentateurs anonymes, on trouve des expressions de Théophraste, rapportées par Alexandre, et une remarque d’Eudème qui paraissent s’appliquer à cet ouvrage. De plus, l’existence de Seconds analytiques de Théophraste, déjà impliquée par celle des Premiers, nous est attestée par Galien et par Alexandre. Aristote cite un grand nombre de fois Ἀναλυτικά, sous ce titre et, d’autres fois aussi, en renvoyant à leur contenu sans les nommer (Bonitz, Ind., 102 a, 30). D’autres titres : π. συλλογισμοῦ, π. ἀποδείξεως ou Ἀποδεικτική, employés par les commentateurs, ou déjà par Aristote, dans leurs formules de citation, ne doivent pas nous faire illusion : ce ne sont pas les vrais titres. Galien, en usant de Ἀποδεικτική, nous dit lui-même qu’il préfère cette désignation à la désignation consacrée. On a remarqué que les Seconds analytiques sont moins achevés que les Premiers et que les deux Livres des Premiers ne paraissent pas avoir été écrits immédiatement l’un après l’autre[1].

Des ouvrages sur les éléments du syllogisme et le syllogisme en général et sur la démonstration, passons mainte-

  1. Zeller, p. 70, n. 1. Pour l’assertion de Théophraste, voir Schol. 240 b, 2, et, pour celle d’Eudème, 248 a, 24 (Comment. gr., XIII, 3, p. 584, 17, éd. Wallies).