Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nant à ceux qui concernent la connaissance probable. Le plus considérable qui nous reste, ce sont les Topiques, en huit livres, dont le dernier et peut-être aussi le troisième et le septième paraissent avoir été écrits assez longtemps après les autres. Leur titre et leur authenticité sont prouvés par les citations nombreuses d’Aristote (Bonitz, ibid., a, 40). Spengel a voulu établir que notre texte présente des lacunes, et il s’est fondé pour cela sur deux textes de la Rhétorique (I, 2, 1356 b, 10 et II, 25, 1402 a, 34). Mais le premier, bien examiné, n’exige rien de plus qu’une distinction du syllogisme et de l’induction, qui se trouve en effet dans les Topiques (I, 12), et, dans le second, les mots ἐν τοῖς τοπικοῖς peuvent s’entendre : « dans l’art de la topique ». — On a quelquefois distingué dans l’antiquité entre nos Topiques et un certain ouvrage intitulé Μεθοδικά ou Μεθοδικόν, et de fait Aristote (Rhét. I, 2, 1356 b, 19) emploie ce titre dans un renvoi ; mais nous avons vu que le renvoi s’applique aux Topiques (cf. aussi VIII, 2 déb.). Comme les Topiques constituent un ensemble doctrinal sur le probable (πραγματεία περὶ τὴν διαλεκτικήν) et que les premiers mots de nos Topiques indiquent qu’il s’agit de μέθοδος εὑρεῖν, de « découvrir une méthode » qui nous mette en possession de faire des syllogismes sur tous les ἔνδοξα, il est assez clair que les Μεθοδικά ne font qu’un avec les Topiques[1].

Le dernier des ouvrages de logique de notre collection est le Περὶ τῶν σοφιστικῶν ἐλέγχων ou Σοφιστικοί ἐλέγχοι. C’est très probablement à tort qu’on l’a séparé du précédent, dont il constituait sans doute, comme le veut Waitz[2], le neuvième livre. D’abord, en effet, Aristote renvoie à des passages du Π. σοφιστικῶν ἐλέγχων par les mots ἐν τοῖς τοπικοῖς (cf. Bonitz, loc. cit.), et, en second lieu, il dit que l’étude des sophismes fait partie de la dialectique. Si, dans d’autres passages, Aristote paraît distinguer les deux ouvrages, c’est simplement comme des parties d’un même tout[3].

  1. Zeller, p. 70, n. 2 (p. 72).
  2. Theod. Waitz, Aristotelis Organon græce…, commentario instr. (2 vol., 1844, 1846), II, p. 528. Cette opinion est approuvée par Bonitz, Ind. 102 a, 49.
  3. Zeller, p. 73, n. 1.