Page:Hamelin - Le Système de Renouvier, 1927.djvu/83

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est connu comme distinct d’un autre. Le second sens est que tout représenté se rapporte à un représentatif. Ces deux sens, dont le premier paraît à M. Renouvier laisser encore trop d’absoluité à chacun des états de conscience, sont compris, dit-il, dans le sens plus général où il prend la relativité. Comme nous devons nous y attendre d’après la marche qui l’a conduit à en reconnaître la souveraine importance, M. Renouvier définit la relation par la composition. « On dit qu’une chose est relative quand on la comprend soit comme composée, soit comme composante à l’égard d’une certaine autre chose » (Log., I, 66). Partant de cette définition, M. Renouvier montre sans peine qu’un état de conscience et celui dont on le distingue composent un tout, et que d’autre part toutes les représentations, si composées en elles-mêmes qu’on voudra, laissent encore en dehors d’elles quelque chose qui doit former avec elles un dernier composé quand elles négligent le représentatif. Il fait voir aussi que les phénomènes représentatifs sont non moins des composés que les représentés extérieurs, dont la composition est évidente. Pour cela il allègue principalement que les opérations mentales impliquent chacune des phénomènes représentatifs de divers ordres, les opérations intellectuelles par exemple des faits de sentiment ou affectifs et que les idées générales sont tirées des idées particulières ou sont des cadres vides que les idées particulières doivent remplir : de sorte que les idées générales, en tout état de cause, forment un tout avec les idées particulières (Log., I, 66-68). Ainsi se justifie la définition de la relation par la composition.

Mais il reste deux objections à lever. La première est que les rapports ne sont pas tous dans la représentation, qu’il y a aussi les termes et que les termes pourraient bien être des absolus, de sorte qu’il serait faux de dire que tout est relatif. À cette difficulté M. Renouvier répond que « les termes ne sont intelligibles que dans leurs rapports » (Log., I, 70). Ailleurs (ib., I, 147), il va même plus loin et plus au fond de la difficulté en disant que « les termes sont en eux-mêmes donnés par d’autres rapports », ce qui signifie qu’un relatif qui n’existe d’abord que dans un certain rapport, devient une sorte de réalité par soi quand, négligeant le premier rapport, on le fait passer dans un second : de