Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/121

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co^"^^,E les factions et les insurrections (il cipe auquel ils souscrivent avec une si g-rande con- fîance. Lorsque Montesquieu indique un territoire peu étendu comme favorable au gouvernement républi- cain, les exemples qu'il avait en vue étaient bien loin de l'étendue de la plupart de nos Etats. La Vir- ginie, le Massachusetts, la Pennsylvanie, New- York, la Caroline du Nord, la Géorgie ne peiivent, en aucune façon, être comparés aux modèles sur les- quels il raisonne, et que désignent ses expressions. Ainsi, si nous prenons ses idées sur ce point comme le critérium de la vérité, nous serons réduits à l'al- ternative, ou bien de chercher un refug'e dans les bras de la Monarchie, ou bien de nous subdiviser en une infinité de petites llépubliques jalouses, ba- tailleuses et turbulentes, nourrir d'indestructibles germes de discorde, et devenir les objets du mépris et de la pitié universelles. Quelques-uns des écri- vains qui ont appuyé avec chaleur la thèse opposée à la notre, semblent bien s'être rendu compte de cette alternative, et ils ont été assez hardis pour faire allusion à la division des plus grands de nos Etats, comme une chose désirable. Une si aveugle politique, un expédient si désespéré peut, par la multiplication des petits emplois, répondre aux vues de ces hommes qui n'ont pas les moyens d'étendre leur influence au-delà du cercle étroit de leurs in- trigues personnelles ; mais elle ne produirait jamais la grandeur et la prospérité du peuple de l'Amérique. En renvoyant l'examen du principe lui-même à un autre moment, comme nous l'avons déjà dit, il suffira de remarquer ici, que, d'après l'auteur qu'on a cité avec tant d'emphase, l'adoption du principe n'entraînerait qu'une diminution de la grandeur des membres les plus considérables de l'Union; elle ne s'opposerait pas à leur réunion sous un seul gou-