Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/628

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568 MODE d’élection du président formés pour des motifs qui ne seraient peut-être pas à proprement parler de la corruption, mais qui toutefois seraient de nature à les écarter de leur devoir. Un autre desideratum non moins important était que l’Exécutif ne dépendît, pour la continuation de ses fonctions, que du peuple lui-même. Sinon il pourrait être tenté de sacrifier son devoir à la com- plaisance qu’il manifesterait pour ceux dont la faveur serait nécessaire à la prolongation de son pouvoir. Cet avantage sera aussi assuré par la disposition qui fait dépendre la réélection du Président d’un Corps spécial de représentants envoyés par la communauté pour l’unique fonction de faire ce choix important. Tous les avantages sont heureusement combinés dans le plan élaboré par la Convention. La Constitution prescrit, en effet, que le peuple de chaque Etat choisira comme électeurs un nombre de personnes, égal au nombre des sénateurs et des représentants de cet Etat dans le gouvernement national ; ces électeurs s’assembleront dans l’Etat et voteront pour la personne qu’ils jugeront digne d’être Président. Leurs votes, ainsi donnés, seront transmis au siège du gouvernement national, et la personne qui aura obtenu la majorité du nombre total des votes sera Président. Mais il pourrait arriver que la majorité des suffrages ne se portât pas sur un seul individu ; et comme il ne serait pas prudent de permettre à une minorité de faire prévaloir sa volonté, la Constitution décide que, dans cette circonstance, la Chambre des Représentants choisira, parmi les cinq candidats qui auront obtenu le plus de voix, celui qu’elle jugera le plus digne d’occuper la place. Ce mode d’élection fait naître une certitude morale que jamais la fonction de Président ne tom