Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/109

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ses embarras financiers étaient dus à l’action de son commissaire en chef des Douanes qui mettait sous clef le produit des douanes. Soutenu par l’influence des ministres de Russie et de France, Yi Yong-ik proposa que le revenu des douanes devînt la garantie de l’emprunt qu’un syndicat français le pressait d’accepter. Quand M. McLeavy Brown entendit parler de la transaction entre l’agent du syndicat et le ministre de France, il refusa immédiatement de laisser hypothéquer les revenus des douanes dans un pareil but. En coopération avec les ministres de Russie et de France, Yi Yong-ik essaya, sous divers prétextes, d’amener la destitution finale du commissaire en chef des Douanes. Son plan fut déjoué par la démonstration inattendue d’une escadre anglaise dans le port de Chemulpo, suivie de la préparation et de l’embarquement d’un détachement à Wei-hai-wei. À la suite du retrait de la garantie basée sur le revenu des douanes, le projet franco-russe s’écroula, et l’agent du syndicat intéressé revint en Europe pour se plaindre de l’action du ministre anglais et du commissaire en chef des Douanes.

Yi Yong-ik est, avec Lady Om, un exemple de Coréen de la plus humble naissance s’élevant à une situation de grande importance dans l’administration du pays. Homme de basse extraction, il s’attacha à la fortune de Min Yeung-ik, s’imposant par degrés à l’attention de son patron, et aussi de son souverain. Les services que Yi Yong-ik rendit au trône pendant l’émeute de 1884, quand il était porteur de chaise au service de la reine défunte, trouvèrent un écho dans le souvenir de Leurs Majestés, qui lui procurèrent son avancement. Il fut promu à une situation où son indéniable sagacité, sa vigueur mentale et sa finesse étaient d’un sérieux secours, et il continua