Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vraiment impérial. Une longue robe de cour, de soie dorée, soutachée d’or, avec une ceinture de cordelette d’or, et bordée d’une lourde frange d’or, le couvre. Alors que la magnificence de ce vêtement excite l’envie de tous ceux qui le voient, l’aisance et la dignité de son attitude donnent l’impression qu’il est absolument inconscient de l’effet qu’il produit sur l’esprit de ses invités.

L’empereur ignore les langues occidentales, mais il étudie passionnément les ouvrages sur l’éducation qui ont été traduits à l’usage des écoles qu’il a établies dans sa capitale. De ce côté, il est remarquablement bien renseigné sur de nombreux sujets. Il parle et il écrit couramment le chinois, et il connaît très à fond l’histoire de son peuple. Sa méthode et son système de gouvernement ont pour base sa surveillance personnelle de toutes les affaires publiques. S’il existe quelque légère différence entre son idéal d’utopie et l’œuvre réelle de son gouvernement, il est impossible de nier son assiduité et sa persévérance. C’est un bon, aimable et miséricordieux potentat, qui désire voir progresser son pays. Il travaille de nuit, prolongeant les séances et les conférences avec ses ministres jusqu’après l’aube. Il a des défauts en grand nombre, à le juger selon la mesure européenne, mais je n’entreprends pas de le juger à ce point de vue. Il a aussi de nombreuses vertus ; et il rencontre et mérite la sympathie de tous les étrangers pour les grandes œuvres de réforme qu’il a encouragées dans ses États.

Sa Majesté est pour le progrès. En constatant le nombre et l’importance des changements qui se sont opérés sous son règne, il est impossible de lui attribuer aucun de ces préjugés contre les innovations occidentales qui, de temps immémorial, ont distingué l’Orient. Il y a des