Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/127

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cris de joie comme un enfant. De nouveau la fanfare des musiciens, le bruit des tambours, les cris des fifres et des flûtes retentirent. La procession se remettait en marche, prêtres et nobles, courtisans et serviteurs du palais marchant à la suite de l’empereur.

Le cortège de l’empereur se hâta vers le temple, les tablettes s’arrêtant devant le Temple des Ancêtres, tandis que l’empereur et les deux princes se dirigeaient vers la salle des sacrifices, où des moutons vivants furent brûlés en offrande, et des paniers de fruits et de fleurs offerts devant l’autel. Les esprits des morts illustres étant ainsi rendus propices, l’empereur revint vers les chaises sacrées, faisant de nouveau ses dévotions devant les tablettes. Une par une, elles furent transportées de leur chaise au réceptacle préparé pour qu’elles y reposent à l’avenir. Des rideaux de soie jaune les voilaient ; il n’était permis à aucun œil de les regarder, à aucune main de les toucher, pendant que chacune, enveloppée dans sa sainteté inviolée de soie jaune, passait de la chaise au lieu saint qu’elle devait occuper. Les prêtres les accompagnaient, l’empereur marchait sur leurs pas, toute la cour, les plus hauts nobles et hommes d’État du pays s’inclinaient devant elles. Une atmosphère à la fois pieuse et filiale régnait, car le culte des ancêtres résume les plus hautes aspirations des Coréens. Il gouverne la conduite du père envers l’enfant ; il règle la conduite de l’enfant envers ses parents.

La cérémonie achevée, le spectacle à l’intérieur du temple devint plus brillant. Des dames du palais apparurent. Des gâteaux et du vin furent apportés, l’empereur et le prince héritier reprirent leurs robes de cour, après avoir mis de côté leurs vêtements de sacrifice. Lady Om vint présenter ses compliments à l’empereur,