Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment se sont également rendus maîtres de ses difficultés. Le professeur Homer B. Hulbert, auquel ses recherches approfondies en matière de philologie coréenne et chinoise ont donné une autorité particulière, a calculé qu’un pour cent seulement des femmes des hautes classes qui étudient le chinois, en possèdent la connaissance pratique. Quant aux femmes de la classe moyenne et de la basse classe, elles l’ignorent. De plus, la proportion des femmes de la classe élevée pouvant lire les classiques chinois est très faible. Il est probable qu’en prenant au hasard une réunion de Coréens, on n’en trouverait pas plus de cinq pour cent capables de prendre un ouvrage chinois et de le lire aussi facilement que ce serait le cas, dans une réunion analogue d’Anglais, à l’égard d’un texte latin ordinaire en prose.

À l’égard du on-mun, l’écriture commune de la Corée, on ne rencontre pas, toutefois, une pareille ignorance ; les gens des hautes classes et des classes moyennes étudient leur écriture nationale avec beaucoup d’intelligence. La langue coréenne est absolument différente de celle de la Chine et du Japon ; elle possède un alphabet particulier, qui se compose actuellement de vingt-cinq lettres. Certaines annales coréennes la font remonter au quinzième siècle de l’ère chrétienne, à 1447, époque où le roi de Corée, ayant résolu d’affirmer son indépendance en abandonnant l’usage de l’écriture chinoise pour la correspondance officielle, inventa un alphabet pour satisfaire aux exigences des indigènes. L’esprit conservateur était trop fort néanmoins, et la nouvelle écriture fut peu à peu abandonnée à l’usage des basses classes, des femmes et des enfants. Il y a une vaste littérature en langue indigène. Elle comprend des traductions des classiques chinois et japonais ; des ouvrages d’histoire sur la Corée