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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/176

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jonques n’appartiennent pas à cette classe, mais souvent ils s’y rattachent de près. Le gouvernement ne se soutient que par le revenu de l’agriculture ; le peuple se nourrit des produits du sol ; les fonctionnaires coréens gouvernent des contrées entières adonnées à l’agriculture. L’économie intérieure du pays est basée depuis des siècles sur les travaux et les problèmes de l’agriculture. Les Coréens sont d’instinct et d’intuition agriculteurs, et c’est nécessairement dans cette direction que le développement du pays devra en partie s’effectuer.

Il est impossible de ne pas être frappé par une force qui agit si laborieusement et sans autre arrêt que celui qu’amènent les changements de saison. Le tranquille et laborieux cultivateur de Corée a son semblable dans le taureau, son compagnon. Le paysan coréen et son taureau las d’allure, sont faits l’un pour l’autre. Sans cet associé ruminant, son travail serait impraticable. Celui-ci tire la lourde charrue dans la boue épaisse des champs de riz, et sur la surface dure et raboteuse des terres à céréales ; il transporte des charges de briques et de bois au marché, et tire la lourde voiture de marché le long des chemins de campagne. Ils font à tous deux un superbe couple ; l’un et l’autre sont des bêtes de somme. La brutalité, l’inintelligence et la grossièreté du cultivateur en Angleterre ne se retrouvent pas chez le Coréen. Le cultivateur coréen doit, par nécessité, se contraindre à la patience. Il est satisfait de considérer que sa sphère d’utilité en ce monde consiste à travailler à la façon des animaux, sans satisfaction appréciable pour lui-même.

À l’origine, si l’histoire dit vrai, les fermiers de la Corée étaient portés à se conduire en maîtres et avec indépendance. On retrouve aujourd’hui l’indication de