Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/255

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même sans déclaration préalable de guerre, aurait ouvert les hostilités contre la Russie, si cette nation avait essayé de maintenir, isolé et sous sa complète domination, ce port et ses approches.

Rien, dans l’état présent de Ma-san-po, n’indique qu’il puisse devenir un jour un centre d’influence russe dans la Corée méridionale. Les Japonais demandèrent, avant même que l’incident fût complètement dissipé, une large étendue de terrain à Ma-san-po, pour y créer une colonie. Ils se sont approprié presque entièrement le quartier désigné pour les colons étrangers ; ils y ont élevé, par centaines, des boutiques et des maisons, aux emplacements les plus avantageux. Des bureaux de poste et de télégraphe japonais se sont ouverts à Ma-san-po, ainsi qu’une auberge, peu confortable d’ailleurs. Une importante force de police japonaise s’y trouve détachée pour le service, et bientôt il y aura un stationnaire dans le port et une garnison d’infanterie pour protéger la colonie japonaise. Ces mesures impliquent un bail permanent, et c’est par là que les Japonais se proposent d’invalider la convention russo-coréenne. Le but de la politique japonaise à Ma-san-po est de réduire autant que possible les droits des Russes et de leur enlever toute importance dans le port. Les Russes acceptent cette situation avec beaucoup de philosophie et d’indifférence. Ils pourraient, s’ils le voulaient, protester à chaque instant contre la violation, par les Japonais, des clauses de la convention de 1900.

Il y a un an, la population étrangère de Ma-san-po se composait de deux cent trente Japonais, quarante et un Chinois, dix-huit Russes et deux Allemands. Ces chiffres comprennent les individus des deux sexes, mais non les enfants. La colonie russe comptait exactement